Une maladie interminable

Éloïse se sentait mal il n'y a pas mal de temps déjà. La jeune fille avait une forte fièvre. Elle toussait et se dirigeait vers l'infirmerie, d'un pas assez fragile. Elle ouvrit la porte de l'infirmerie et ouvrit grand la fenêtre pour laisser passer les courants d'airs. Éloïse prit un mouchoir et un médicament contre la toux. Ses poumons lui brulaient et sa tête tournait comme si elle venait de faire un grand 8. Elle s’essaya sur un des lits de l'infirmerie et ferma les yeux. Son mouchoir était couleur sang. En attendant que le médicament fasse effet, elle resta assise sur le lit.

Helena décida d'aller à l'infirmerie à cause d'une grosse migraine qu'elle avait depuis la veille, même si ce lieu ne lui plaisait pas. Elle pensait qu'une solution médicamenteuse devrait arrêter cette douleur.

Elle s'avança jusqu'à la porte qui était grande ouverte et découvrit Eloïse, allongée sur le lit, avec un mouchoir devenu de la même couleur que le sang.
Helena marqua un blanc, s'avança vers cette dernière et lui demanda très bêtement :

- Ca va ?

Éloïse se redressa vite et regarda la jeune fille qui venait d'entrer. C'était Helena, la jeune fille qui écrivait dans des lieux sombres et froids.

-Oui ça va passer, ne t’inquiètes pas.

Le ton de sa voix était peu fiable mais elle ne voulait montrer aucun signe de faiblesse. Helena avait surement mal quelque part, surement à la tête Éloïse avait remarqué qu'elle avait les yeux rouges. Éloïse toussa encore une fois et repris un autre mouchoir.

-Tu cherches quelque chose peut être?

Helena décela un signe de tristesse dans la voix d'Eloïse lorsque cette dernière lui répondit de manière néanmoins calme et posée :

- Oui ça va passer, ne t’inquiètes pas.

En voyant Eloïse dans un état pire qu'elle, sa migraine était passé dans le secondaire de ses préoccupations. Elle lui répondit :

- Je cherchais juste un anti-douleur quelconque pour un petit mal de tête de rien du tout.

Inquiète, elle s'approcha d'Eloïse, plongeant vaguement son regard dans le sien :

- Mais toi ... Tu es sure que ça va aller ? Qu'as-tu ?

Éloïse sourit, elle ouvrit une petite armoire en auteur avec une croix rouge dessus. Elle prit une boîte et la teint à Helena.

-Tiens ça devrait aller mieux avec ça. Et ne t'en fais pas pour moi je suis malade depuis ma naissance et l'accident de voiture n'a pas tout arrangé.

La présence de la jeune fille l'apaisait elle toussait un peu moins. Elle alla chercher un verre d'eau et s'arrosa le visage en même temps. Elle déposa le verre sur la table près d'Helena.
(désolé je passe le samedi chez ma copine je vais pas avoir le temps de repondre)

Helena admirait Eloïse, cette dernière semblait forte, et ne se démontait pas.
Eloïse lui tendit une boîte de médicaments :

- Merci beaucoup, répondit Helena.

Elle continua à parler tout en prenant un verre d'eau et un cachet qui se contenait dans cette dernière boîte.

- Sans indiscrétions, quelle maladie as-tu ? Et ... Tu as eu un accident de voiture. Ca devait être ...

Helena cherchait le mot puis finit par dire après avoir pris un court souffle :

- Horrible.

(Ce n'est pas grave, ça m'arrive aussi de mettre du temps pour répondre.)

Éloïse se rassit sur le lit de l'infirmerie. Elle avait repris ses couleurs.

- Je suis née avec une malformation cardiaque, c'est ça qui me créer beaucoup de problèmes. L’hôpital n'a jamais trouvé de remède malgré les opérations. Ils ont surement dû m'expliquer la cause de mes symptômes mais je ne m'en rappelle pas.

Éloïse avait les regards vides et sans expression. Cela ne la choquait plus ces questions elle avait dû y répondre beaucoup de fois.

- Et pour ce qui est de l'accident je ne me rappelle pas de grand-chose, depuis ma première tentative de suicide je suis amnésique. Mon passé me revient petit à petit, scène par scène. Et toi tu es internée aussi? Raconte-moi pourquoi tu es là ?

Éloïse voulait continuer de parler mais le sujet de conversation lui semblait un peu triste mais trop tard. Elle se disait que ce serait une opportunité de plus pour en savoir sur les internées.

Helena, à sa plus grande stupeur, ne ressentait aucune pitié ou autre sentiment de culpabilité envers Eloïse. Elle se rendait seulement compte qu'elle, qui avait pourtant toujours voulu aider autrui, était impuissante. Elle resta silencieuse, choisissant les bons mots pour ne pas blesser Eloïse, puisque cette dernière paraissait fragile.

- Excuse-moi mais je ne vois pas quoi te dire. Et ... Je n'ai pas tellement envie de ressembler à tous ces gens qui ont dû te dire souvent la même chose comme des "ma pauvre". J'aimerais seulement pouvoir te rendre utile au cas où tu irais mal, tu peux compter sur moi.

Helena marqua une pause, maudissant ses paroles maladroites. Elle se rattrapa et commença à expliquer le pourquoi de sa venue ici :

- Je n'ai pas connu mon père, c'était un lâche. Ma mère, quant à elle, est morte lorsque j'avais 14 ans. Très vite, j'ai sombré dans ce qu'ils appellent la dépression : Accueillie chez ma tante, je ne mangeais plus, je ne parlais plus, je faisais des crises, criant des heures entières … J'ai souvent voulu mettre fin à ma vie, presque chaque jour en réalité. Depuis, j'ai toujours un goût d'amertume de la vie.

C'était la première fois qu'Helena se confiait comme cela à une autre internée. Elle baissa les yeux, repensant à sa mère et à sa vie d'avant, puis elle se résigna et s'assit aux côtés d'Eloïse en lui souriant. Elle recommença :

- Tu sais, quelquepart au fond de moi, j'envie ton amnésie. J'aimerais tellement reprendre à zéro et ne plus me rappeler de mon passé. Enfin, ça fait quoi de vivre sans se souvenir "d'avant" ?

Éloïse trouvait qu'Helena était différente elle aimait sa façon de penser.

-J'aimerais seulement pouvoir te rendre utile au cas où tu irais mal, tu peux compter sur moi.

-C'est réciproque si un jour tu veux te confier tu pourras venir me voir.

Cela devait faire longtemps qu’Éloïse n'avait plus d'amie à qui parler et se confier. Cette phrase avait réveillé un sentiment éteint chez Éloïse, l'amitié, l'envie de parler aux autres et aux personnes qui partagent notre opinion. Après ces paroles Helena avait marqué une pause et commença à raconter la cause de son internement. Elle n'avait pas connu son père et avait perdu sa mère 1 an avant Éloïse. Elle comprenait parfaitement le sentiment qu'Helena ressentait. Voir ses parents mourir avant sois est surement l'une des choses des plus durs au monde. Helena aussi avait collectionné beaucoup de tentative de suicide. La jeune fille après avoir parlé avait baissé les yeux, elle lançait au sol un regard nostalgique. Puis elle vient s'assoir à côté d'Éloïse.

- Tu sais, quelque part au fond de moi, j'envie ton amnésie. J'aimerais tellement reprendre à zéro et ne plus me rappeler de mon passé. Enfin, ça fait quoi de vivre sans se souvenir "d'avant" .

Éloïse réfléchi un peu à la question mais elle revenait toujours au même point.

- Je sais pas trop, tout est mélangé dans ma tête je me souviens de l'accident, de quelques scènes à l'hôpital. Pour l'instant ma mémoire ressemble à un puzzle j'ai des pièces en vrac à rassembler.

Éloïse aussi confiait pour la première fois ces pensées et ses sentiments. Elle appuya sa tête sur le bras d'Helena comme si elles étaient amies depuis toujours et un blanc s'installa. Éloïse pensait à son passé proche, son enfer. Elle se souvenait de ses nombreuses tentatives de suicide de son arrivée au sanatorium, les rencontres avec les internées et les médecins. ...

-C'est réciproque si un jour tu veux te confier tu pourras venir me voir.

Ces quelques mots résonnèrent longtemps dans la tête d'Helena. Cela faisait longtemps qu'on ne lui avait pas dit ça. Elle avait l'impression d'avoir une véritable amie en face d'elle, avec qui elle s'entendrait à merveille, même sice n'était encore pas franchement le cas. Ces dernières paroles lui avaient procuré une sorte de bonheur qu'elle n'avait plus ressenti depuis longtemps. Elle souria, puis, elle écouta la réponse d'Eloïse qui avait marqué une pause entre deux.

- Ne pas pouvoir replacer ces pièces en vrac correctement ... Ca fait quoi ? Ca procure quel sentiment ?

Helena se rendit compte qu'elle devenait beaucoup trop curieuse et lui posait trop de questions. Elle se rattrapa :

- Désolée de te poser tant de questions, je ne devrais pas. Excuse-moi, mais ma curiosité prend souvent le dessus, réponds à ma précédente question que si tu le souhaites et si tu es sure que ça ne te fera pas de mal ...

Lorsqu'Eloïse posa sa tête sur son épaule, Helena devait être la plus heureuse du monde. Même s'il y avait un blanc, même si elle ne parlait plus, ce moment était pour elle merveilleux. Eloïse semblait pensive, repensant certainement à son passé. Alors Helena se rappela du geste de sa mère lorsque ça lui arrivait, et le reproduit sur Eloïse, touchant légèrement à ses cheveux et la regardant comme une amie qu'elle avait depuis toujours.


(Excuse-moi pour le temps que j'ai pris à répondre.)

Éloïse avait entendu la jeune fille, elle voulait lui répondre mais c'était compliqué à expliquer. Helena avait passé sa main sur les cheveux d'Éloïse, elle avait apprécié ce geste.

-Ce que ça fait? C'est compliquer ça nous fait un vide, on essaye de se rappeler, on voudrait voir la suite mais on ne le peut pas. Enfaite c'est comme si on attendait la suite de notre bouquin favori.

Éloïse avait les yeux vagues elle essayait de s'expliquer le plus clairement mais ces idées étaient confuses.

(Ne t'inquiète pas moi aussi maintenant que je suis en vacances, tu vas devoir attendre un moment avant que je te réponde.)

Helena sentit qu'Eloïse était gênée et ne savait pas quoi répondre, sur le moment elle s'en voulut terriblement. Sa réponse lui convint très bien, et Helena ne put s'empêcher de rester silencieuse un moment pour réfléchir à la comparaison qu'elle avait fait :

- Enfaite c'est comme si on attendait la suite de notre bouquin favori.

Helena lui répondit brièvement :

- Merci d'avoir répondu, je comprends très bien ce que tu veux dire.

Sur ce, elle hésita un moment mais se résigna et prit Eloïse dans ses bras pour la première fois.


( Je pars en vacances, je ne pourrais pas répondre pendant 15 jours au moins.)

Helena avait compris ce que voulait dire Éloïse. Helena resta silencieuse quelques instants et prit Éloïse dans ces bras. Éloïse était surprise, c'était la première fois qu'une amie la prenait dans ses bras. Cela lui faisait chaud au coeur. Éloïse sourit puis prolongea l'étreinte en passe sa main dans Le dos D'Helena. C'était plutôt agréable on se sentait plus proche de la personne. Mais pour Éloïse rien au monde ne valaient les étreintes de Kayuso.
(ok pas de souci t'inquiète)

Helena vivait un des premiers câlins avec une autre internée, elle était ravie. Lorsqu'Eloïse lui fit un petit sourire, elle lui répondit immédiatement en faisant de même. Helena sentait qu'elle s'était rapprochait d'Eloïse en peu de temps, mais une inquiétude la rongeait.
Eloïse l'oublierait-elle du jour au lendemain, ou lui ferait-elle du mal ? Helena avait peur de trop s'attacher.

Un lien venait de se tisser entre les deux jeunes filles, mais après lui avoir adressé un sourire Helena semblait pensif. Éloïse se redressa et la regarda.

-Qu'est-ce qui va pas?
(désolé je te répond un peu tard )